Bonne nouvelle

Deux ou trois anges autour
Toujours en sentinelles
Des papillons aux ailes lourdes
De cannelle
Y'a pas de raison que ce soit confidentiel
Chaque fois que je te vois, que je t'appelle
La vie me donne ce que j'attends d'elle

Dans chaque bar, chaque coin de rue
Chaque chapelle
Tout le monde voit bien que sans toi
Je dérive au diesel
Toi t'as les clefs de tout, de la Tour Eiffel
C'est de là-haut que tu colores l'arc-en-ciel
C'est pour ça que je t'appelle "Bonne nouvelle"

J'entends les cuivres, les cordes, les cors
Les violoncelles
Je vois le monde loin, loin
Sous mes échelles
La nature a beau faire le lait, le miel
Le grand, l'inestimable, l'Essentiel
C'est toujours mieux sous ton ombrelle
Bonne nouvelle

Je me battais comme tout le monde
Pour quitter mes ombres profondes
Des tunnels
Dans la grande course d'obstacles
Je t'attendais comme un miracle
Un Noël
Il est venu mon jour de chance
Ni en retard, ni en avance
Ponctuel
Quand t'as allumé ton sourire
J'ai pu enfin m'entendre dire
La vie me donne ce que j'attends d'elle

Comme ça ce serait donc moi le gars aux yeux
Pleins d'étincelles
Celui qui connaît toutes tes couleurs de rimmel
À chaque fois que nos doigts s'entremêlent
Est-ce que tu sens les nuages à tes semelles
Et si c'était éternel ...

Dans quelque temps, dans quelques tours
De carrousel
Quand je t'écrirai des mots d'amour
Poivre et sel
Y'a pas de raison que ce soit confidentiel
Je dirai comme à chaque fois que je t'appelle
La vie me donne ce que j'attends d'elle
La vie me donne ce que j'attends d'elle ...

Je me battais comme tout le monde ...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Je te vois venir (Tu pars)

Déjà qu'elles arrivaient bien tard
Bien tard ces années de bonheur
Bien tard ces coups de poing dans le placard
L'arbre avec la flèche dans le cœur
Je vois bien que tu t'éloignes
Et que t'oses même pas dire
Allez, tu pars, je te vois venir

Voilà déjà la chute
J'ai besoin d'un remontant
Pourtant je suis pas bon dans les côtes
Ce sera mon dernier argument
Mais l'appareil est en place
Le petit oiseau va sortir
Allez, tu pars, je te vois venir

Ça fait même pas champ de bataille
Chacun derrière son éventail
Ça fait même pas comme la fin d'une histoire
Et pourtant je te vois venir, tu pars

Je me vois bien près de la gare
Agiter mon chapeau de paille
Puisque tout est en train de faire
De faire que nos chemins déraillent
Quand je retrouverai ma voix
Dans cet entrelacs de ferraille
Je dirai j'en reviens pas
Que tu t'en ailles

Ça fait même pas champ de bataille
Chacun derrière son éventail
Ça fait même pas comme la fin d'une histoire
Et pourtant je te vois venir, tu pars

Dans ces cas-là tu sais
Les amis n'en font pas des tonnes
T'es au moins sûr d'un truc
C'est que tu peux compter sur personne
Juste une main tendue
Qui désigne un point dans le noir
Non, c'est la lune qui éclaire
L'escalier du plongeoir

Je vais rentrer c'est plus sage
Je vais faire celui qui a rien vu
Baisser le rideau, ranger l'étalage
Et tout ce qui de nous donnait sur la rue
Laisse-moi juste une dernière image
Pour ma petite boutique de souvenirs
Allez, tu pars, je te vois venir !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les faussaires

Fausses infos, fausses poitrines
Fausses photos pour de faux magazines
Faux guérisseurs, fausses fortunes
Faux électeurs dans les fosses communes
Faux soldats dans les fausses guerres
Ça va finir, ça va finir
Qu'on sera tous des faussaires

Faux marteaux, fausses faucilles
Faux garçons aux bras de fausses filles
Faux serments pleins de "forever"
Faux calmants pour de fausses douleurs
Faux purs-sangs sous de fausses crinières
Ça va finir, ça va finir
Qu'on sera tous des faussaires

Pour en sortir c'est du délire
C'est un vrai casse-tête
Même tes faux sourires
Te font de vraies fossettes

Fausses rumeurs, fausses annonces
Faux sauveurs donnant de fausses réponses
Fausses amours, fausses postures
Faux chanteur dans sa fausse voiture
Faux bijoux donnant de fausses rivières
Ça va finir, ça va finir
Qu'on sera tous des faussaires

Pour en sortir c'est du délire
C'est un vrai casse-tête
Même tes faux sourires
Te font de vraies fossettes

Faux prêcheurs, faux prophète
Faux joueur mimant la fausse défaite
Fausse Bible ou bien sa fausse lecture
Faux touristes dans la fausse nature

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les gens absents

J'ai passé l'hiver
En attendant un mot
C'est comme le désert
Sans une goutte d'eau
La barque à l'envers
Posée sur les tréteaux
On voit au travers
Elle sert aux oiseaux

J'ai vu le printemps
Descendre l'horizon
Les bêtes et les gens
Sortir des maisons
Les oiseaux chanter
Sans qu'on sache pourquoi
Et j'étais toujours
Sans nouvelles de toi

Autour des maisons
Un autre été flamboie
Quelques oisillons
S'envolent déjà
Fragiles flocons
Face à l'apesanteur
Dans le bleu profond
Des grandes chaleurs

En haut des pylônes
Les oiseaux voyageurs
Attendent l'automne
Comme des guetteurs
Les fleurs et les hommes
En perdent leurs couleurs
Et toujours personne
Sur le répondeur

Les gens absents
C'est bien ça l'ennuyeux
Ils tournent tout le temps
Là devant nos yeux
On croirait défaire
L'étreinte d'un coup sec
Et puis finalement
On se réveille avec

Juste une question
Est-ce que ça dure toujours
Ces manies qu'ils ont
De tourner autour ?
On parle en dormant
Est-ce que c'est bien normal ?
Les gens absents
Tout leur est égal

J'ai passé l'hiver
...
C'est comme le désert
...
On voit à travers
...

C'est quoi ces histoires
De fleurs, de saisons
D'oiseaux bizarres
Qui viennent et qui vont ?
Ce sont des détours
C'est pour que tu comprennes
Que je m'accroche
Aux choses qui reviennent