Sens-tu

Les anges aux dents carriées n'attendent rien d'un sourire
les anges aux poches percées n'ont que leur grappin pour pas mourir
tu verras qu'on s'en sortira sans devenir dur comme du bois
nous porterons nos montagnes on se rencontrera
n'aies pas peur viendra le jour et l'heure en douceur
la vie soufflera ses vraies couleurs
sens-tu que l'amour est en moi que mon coeur te montre du doigt
sens-tu cette liberté nouvelle débarrassée d'un fantome cruel
vois-tu ta beauté dans mes yeux quand ils s'éclairent de ta lumière
vois-tu la paix que tu leurs confères quand mon poing s'ouvre enfin
vois-tu la joie dans les larmes d'un combattant que tu désarmes
fourbu de fourbir chaque soir ses rasoirs pour trancher dans le noir
sais-tu que tes bras seront pour moi tout un monde où réchauffer mes guerrres
sais-tu que tes bras seront pour moi tout un monde où peut-être enfin je pourrais me taire.


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le drapeau

Ca fait des mois que je t'attends tant et tellement que j'attendais plus j'étais presque mort j'ai fait mille fois dans ma tête le picasso de ton portrait un oeil ici une oreille par là-bas tu paraissais d'un autre monde mais j'étais loin de me douter cette couleur sur ta peau la même que quand on ferme les yeux parce que tout va bien couleur que portent les hommes comme moi couleur d'anarchie de pirate tu seras le drapeau et moi la tête de mort et nous claquerons dans la brise au milieu des cris d'oiseaux dans cette vie qui s'amenuise nous resterons jusqu'au dernier lambeau
Tu es si jolie !
Je ne sais quoi te dire j'ai dans la bouche une colonie de cafards et si je l'ouvre ils se jetteront sur toi pour manger dans ton regard la moindre lueur d'espoir tu es si jolie et moi je suis si noir.
Derrière ma peau il fait nuit froide putain pourtant j'ai la fièvre je me suis vu tout contre toi à noircir ma bouche sur ta peau mais toi peut-être ne vois-tu là qu'un petit crapeau blanc qui te fait de l'oeil couvert de pustules venimeuses et qui fume tant qu'il explose mais j'ai vu dans le noir comme un chat que tu étais belle à en mourir mais j'ai pas vu ton coeur bondir ni ta peau crier vers moi
Tu es si jolie
!

 

 

 

 

 

 

 

La liberté

La liberté se pave d'un linceul de regrets mais ai-je vraiment eu tort tous les chemins ne mènent-ils pas à la mort qui n'échangerait pas cent ans d'ennui contre trente cinq ans de vie j'ai voulu voler pas voulu marcher Voulu réchauffer ma couenne de papier j'ai joué avec le soleil qui m'a cramé les ailes mais je l'ai vu de si près que peu de gens peuvent en dire autant j'ai vécu si fort que j'ai tué ce corps fondu désintégré en plein élan comme une statue éphémère en suspend dans l'air. Les plus belles femmes du monde se sont penchées sur mon cas au moins 5 secondes j'ai été riche à millions de tous ces petits corps si mignons tout cet air dans mes poumons.
J'ai joué avec le soleil qui m'a cramé les ailes mais je l'ai vu de si près que peu de gens peuvent en dire autant.
La liberté ou la mort j'aurai eu les deux
La liberté ou la mort c'est mieux que finir vieux


 

 

 

 

 

 

Il m'arrive encore

Il m'arrive encore de temps en temps
De sortir voir s'il y a des enfants
Il m'arrive encore des mariages soudains
Frôlés dans la rue le temps d'un parfum
Il m'arrive toujours de leur faire l'amour
Mentir un instant
Il m'arrive encore de pleurer sur mon sort
D'avoir peur de la mort
Mais je suis vivant !

il m'arrive encore de penser à toi
de poser mes yeux morts
sur le souvenir de ton corps
il m'arrive encore de rire de moi
d'oublier tous les torts tous les remords
il m'arrive encore des matins de soleil
après des nuits sans sommeil
repu de lune et de miel
il m'arrive encore de les trouver belles
il m'arrive aussi d'être cruel avec elles
il m'arrive encore de pleurer sur mon sort
d'avoir peur de la mort
mais je suis vivant !