L'amant que l'on ne rencontre jamais
Les correspondances écrites entre hommes et femmes n'ont pas attendues les débuts d'Internet. Au XVIIIème siècle déjà, la reine Marie-Antoinette envoyait des lettres enflammées à son amant, le Comte de Fersen. L'idée de converser jusqu'à provoquer l'excitation a traversé le temps et s'est amplifié avec l'arrivée d'Internet et des chat. Les internautes n'hésitent donc pas à faire la cour, virtuellement, à des personnes qu'ils croisent sur le web, et plus si affinité ! Ils entretiennent de véritables relations, dont la durée et l'intensité sont variables. Rares sont ceux qui décident de passer du virtuel au réel. L'aspect idyllique de la relation leur convient tout à fait. Ils ont aussi peur d'être déçu lors d'une éventuelle rencontre. En effet, ces derniers peuvent à loisir s'inventer une vie, une situation socioprofessionnelle, un physique, qui ne reflètent pas forcément la réalité.
Chatter n'est pas tromper
Par écrans interposés, la discussion est plus facile : pas de jugement de l'autre, pas de peur de l'échec, au pire, l'internaute n'a qu'à éteindre son ordinateur. Dans ce contexte, l'expression de chacun est plus libre, sans concession, l'inhibition s'évapore. Au fil des discussions, les désirs sont formulés, l'excitation monte, les fantasmes les plus torrides sont dévoilés. Le chat stimule l'imaginaire érotique et, selon certains aficionados, peut s'avérer très bénéfique au sein des couples respectifs. En général, les conjoints des « chatteurs » ne soupçonnent pas l'existence de ces amants virtuels. Certains psychologues, qui ont travaillé sur le sujet, n'associent pas ces échanges à l'infidélité. Ils considèrent qu'il n'y a rien de mal à se promener dans son jardin secret. Cependant, le chat érotique n'est pas toujours très rose et peut se transformer en piège.
Le risque : la « cyber-dépendance »
Même si les règles du jeu sont clairement établies en début de partie, les deux protagonistes peuvent se retrouver coincés dans les mailles du filet d'Internet. Beaucoup d'hommes et de femmes se font berner. Ils pensent en effet tomber fous amoureux de leurs interlocuteurs mais cette passion n'est qu'une illusion. Ils n'ont pas de sentiments pour la personne en elle-même, mais pour la relation qui les lie. Le concept du virtuel ! Attention donc à la dépendance au chat. Car elle peut amplifier les difficultés relationnelles dans la réalité. Vous prenez le risque de ne plus distinguer le réel et le virtuel.
[Sofia Tamani]
Trouvé sur le blog de : Nattygann08