Le sacrement du Corps et du Sang du Christ (A)
« Dieu nourrit son peuple »
Nous sommes tellement habitués à des gestes élémentaires, qu'on ne les remarque même plus. Par exemple : dormir, marcher; respirer, manger... On s'apperçoit de leur valeur inestimable quand on commence à en être privé. Quand on souffre d'insomnie, on découvre le prix du sommeil. Ainsi en est-il de manger et de boire.
Nous sommes tellement habitués à penser que la Messe est un festin que nous risquons de ne plus comprendre la profondeur et le sens de ce « repas partagé ».
- En effet, la Fête-Dieu nous indique que la Messe est d'abord un repas que l'on partage, qui rappelle que Dieu n'est que là où les hommes partagent. L'acte religieux n'est pas seulement agenouillement ou prosternation, mais aussi repas partagé. Donc l'Eucharistie n'est pas une communion solitaire avec Dieu, mais une parabole de partage des richesses matérielles et spirituelles de la terre entre fils d'un même Père.
- La Messe est un geste compromettant. Lors de la dernière Cène pascale, Jésus n'a pas dit au hazard « ceci est mon Corps, mon Sang », mais comme l'anticipation de ce qu'il allait réaliser dès le soir-même. En célébrant la Messe, nous acceptons de donner nous aussi notre vie pour le salut du monde et la gloire de Dieu. C'est pourquoi le pain et le vin dont Jésus fait son Corps et son Sang, sont l'image de notre vie : rien d'humain n'est étranger à Dieu, ni nos joies, ni nos souffrances, ni notre péché. Tout est transfiguré.
- La Messe est un appel et une mission. En nous unissant au don de son Fils, Dieu nous constitue partenaires dans sa construction du monde, de la société, de l'histoire selon son coeur. La Messe est le contraire de la croyance que l'homme alinéné est opposé à un Dieu inabordable. En son Verbe, Dieu nous rend coopérateurs de son dessein bienveillant. Voilà pourquoi les chrétiens devraient être à la tête de ceux qui réconcilient, qui éclairent, qui se réjouissent.
Père H. S
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