SEMAINE SAINTE

 

Lundi Saint

Evangile de Jésus-Christ selon saint Jean                                                                         12,1-11.


Six jours avant la Pâque, Jésus vint à Béthanie où habitait Lazare, celui qu'il avait ressuscité d'entre les morts.
On donna un repas en l'honneur de Jésus. Marthe faisait le service, Lazare était avec Jésus parmi les convives.
Or, Marie avait pris une livre d'un parfum très pur et de très grande valeur ; elle versa le parfum sur les pieds de Jésus, qu'elle essuya avec ses cheveux ; la maison fut remplie par l'odeur du parfum.
Judas Iscariote, l'un des disciples, celui qui allait le livrer, dit alors : « Pourquoi n'a-t-on pas vendu ce parfum pour trois cents pièces d'argent, que l'on aurait données à des pauvres ? » Il parla ainsi, non parce qu'il se préoccupait des pauvres, mais parce que c'était un voleur : comme il tenait la bourse commune, il prenait pour lui ce que l'on y mettait.
Jésus lui dit : « Laisse-la ! Il fallait qu'elle garde ce parfum pour le jour de mon ensevelissement. Des pauvres, vous en aurez toujours avec vous, mais moi, vous ne m'aurez pas toujours. »
Or, une grande foule de Juifs apprit que Jésus était là, et ils arrivèrent, non seulement à cause de Jésus, mais aussi pour voir ce Lazare qu'il avait ressuscité d'entre les morts. Les chefs des prêtres décidèrent alors de faire mourir aussi Lazare, parce que beaucoup de Juifs, à cause de lui, s'en allaient, et croyaient en Jésus.


  Méditation du jour************************************************  

Le mystère de la croix : un chemin  

Ne faudrait-il pas faire un effort pour désormais ne jamais réduire le mystère de la croix à l'acte ponctuelle du calvaire ? Je voudrais souligner le sens du mystère de la croix comme "chemin initiatique"
La croix - comme l'a bien vu l'auteur de l'Epitre aux Philippiens à propos de la kénose -, c'est tout l'itinéraire de la vie de Jésus comme mystère d'un "passage", allant de ce monde au Père; c'est l'enfouissement au coeur des abandonnés, c'est l'accueil de tous ceux et celles qui n'ont plus d'espoir, c'est la Parole qui tranche au risque de se faire exclure, c'est la déréliction dans l'abandon par tous. De quoi faire se retourner le fils auprès du Père. Ainsi, toute la vie de Jésus devient "chemin initiatique du mystère de la Croix". Combien de fois ne sera-t-il pas répété dans les Evangiles qu'il faut prendre sa croix pour suivre Jésus.
Avant d'aborder la face  lumineuse de ce mystère de la croix et en guise de transition, j'aimerais me replonger un instant dans la prière de Jésus, qui atteint ici son paroxysme. Après la prière au Temple, après la prière précédent le choix des douze, après la prière auprès de Lazare, c'est la prière de Gethsémani, prélude de celle du Calvaire. c'est la solitude la plus rude qui soit.
henri denis 

 

Mercredi Saint

Livre d'Isaïe                                                                                                                                   50,4-9.

Dieu mon Seigneur m'a donné le langage d'un homme qui se laisse instruire, pour que je sache à mon tour réconforter celui qui n'en peut plus. La Parole me réveille chaque matin, chaque matin elle me réveille pour que j'écoute comme celui qui se laisse instruire.
Le Seigneur Dieu m'a ouvert l'oreille, et moi, je ne me suis pas révolté, je ne me suis pas dérobé.
J'ai présenté mon dos à ceux qui me frappaient, et mes joues à ceux qui m'arrachaient la barbe. Je n'ai pas protégé mon visage des outrages et des crachats.
Le Seigneur Dieu vient à mon secours ; c'est pourquoi je ne suis pas atteint par les outrages, c'est pourquoi j'ai rendu mon visage dur comme pierre : je sais que je ne serai pas confondu.
Il est proche, celui qui me justifie. Quelqu'un veut-il plaider contre moi ? Comparaissons ensemble. Quelqu'un a-t-il une accusation à porter contre moi ? Qu'il s'avance !
Voici le Seigneur Dieu qui vient prendre ma défense : qui donc me condamnera ?


Méditation du jour**********************************************************

Je veux célébrer la Pâque

La Kénose, dit Dieu, voilà le mot clé.
Il désigne l'acte de se vider de soi-même, de s'épuiser en se répandant"
C'est ce que moi, Dieu, j'ai fait dès les origines en soufflant sur  la première forme, comme dit la Genèse (2,7) pour en  faire un vivant,  j'ai répandu mon esprit, mon souffle, je me suis vidé de ma substance et, d'une certaine manière, je me suis perdu. Je me suis perdu en l'homme, ma créature que j'aime.
"Etre Dieu, dit Dieu, c'est ne pas retenir sa propre substance, c'est la diffuser". c'est ce que j'ai fait. Et ce qu'a fait Jésus mon Fils en devenant un homme né d'une femme. et
homo factus est, comme le chante votre Crédo.
Il n' a pas retenu pour lui  son  "être-comme-Dieu", mais il a accepté l'effacement de soi, l'anéantissement au "profit de l'autre dont il est le tout autre", au profit de l'homme.
C'es cela, voyez-vous, la divinité, " se cacher, se démunir, s'abandonner, s'exténuer". Et ne croyez pas que l'Incarnation, puisque c'est d'elle que nosu parlons, soit un accident. Non !
"Elle définit la nature divine elle-même", elle est le propre de Dieu. Est Dieu "celui qui se perd en l'homme", et celui-là seulement.
Michel Bichelberger

 

Jeudi Saint  

MESSE CHRISMALE (au matin)  

La Messe Chrismale, que l'évèque concélèbre avec des prêtres des diverses régions de son diocèse, et au cours de laquelle il consacre le saint chrème et bénit les autres huiles, doit être tenue pour l'une des principales manifestations de la plénitude du sacerdoce de l'Evèque et le signe de l'union étroite des prêtres avec lui.  

Evangile de Jésus Christ selon saint Luc                                                (4, 16-21)  

Jésus vint à Nazareth, où il avai grandit . Comme il en avait l'habitude, il entra dans la synagogue le jour du sabbat, et il se leva pour faire la lecture. On lui présenta le livre du prophète Isaïe. Il ouvrit le livre et il trouva le passage où il est écrit : "L'Esprit du Seigneur est sur moi parce que le Seigneur m'a consacré par l'onction. Il m'a envoyé porter la Bonne Nouvelle aux pauvres, annoncer aux prisonniers qu'ils sont libres; aux aveugles qu'ils verront la lumière, apporter aux opprimés la libération, annoncer une année de bienfaits accordée par le Seigneur".
Jésus referma le livre, le rendit au servant et s'assit. Tous, dans la Synagogue avaient les yeux fixés sur lui. Alors il se mit à leur dire : "Cette parole de l'Ecriture, que vous venez d'entendre, c'est aujourd'hui qu'elle s'accomplit."  
 

Messe du soir : La Cène du Seigneur - Lavement des pieds  

Evangile de Jésus-Christ selon saint Jean (13, 1-15)

Avant la fête de la Pâque, sachant que l'heure était venue pour lui de passer de ce monde à son Père, Jésus, ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, les aima jusqu'au bout.
Au cours du repas, alors que le démon a déjà inspiré à Judas Iscariote, fils de Simon, l'intention de le livrer, Jésus, sachant que le Père a tout remis entre ses mains, qu'il est venu de Dieu et qu'il retourne à Dieu, se lève de table, quitte son vêtement, et prend un linge qu'il se noue à la ceinture ; puis il verse de l'eau dans un bassin, il se met à laver les pieds des disciples et à les essuyer avec le linge qu'il avait à la ceinture.
Il arrive ainsi devant Simon-Pierre. Et Pierre lui dit : « Toi, Seigneur, tu veux me laver les pieds ! »
Jésus lui déclara : « Ce que je veux faire, tu ne le sais pas maintenant ; plus tard tu comprendras. »
Pierre lui dit : « Tu ne me laveras pas les pieds ; non, jamais ! » Jésus lui répondit : « Si je ne te lave pas, tu n'auras point de part avec moi. »
Simon-Pierre lui dit : « Alors, Seigneur, pas seulement les pieds, mais aussi les mains et la tête ! »
Jésus lui dit : « Quand on vient de prendre un bain, on n'a pas besoin de se laver : on est pur tout entier. Vous-mêmes, vous êtes purs, ... mais non pas tous. »
Il savait bien qui allait le livrer ; et c'est pourquoi il disait : « Vous n'êtes pas tous purs. »
Après leur avoir lavé les pieds, il reprit son vêtement et se remit à table. Il leur dit alors :
« Comprenez-vous ce que je viens de faire ? Vous m'appelez 'Maître' et 'Seigneur', et vous avez raison, car vraiment je le suis. Si donc moi, le Seigneur et le Maître, je vous ai lavé les pieds, vous aussi vous devez vous laver les pieds les uns aux autres.
C'est un exemple que je vous ai donné afin que vous fassiez, vous aussi, comme j'ai fait pour vous.

Où sont amour et charité,
Dieu est présent !

C'est l'amour du Christ
qui nous a rassemblé dans l'unité.
Réjouissons-nous : en lui trouvons notre joie.
Respectons et aimons le Dieu vivant,
et d'un coeur sincère, aimons-nous !

 

Tous les textes proviennent de "Magnificat")