Si on va à l'essentiel, pour un chrétien, espérer, c'est espérer quoi ? La réponse est simple. C'est espérer l'amour, puisque l'essentiel, c'est d'aimer, puisque c'est l'amour qui libère et qui fait vivre, puisque nous serons jugés sur l'amour, puisque c'est ce dont notre humanité à le plus besoin.
L'amour, c'est ce que l'on espère. L'amour, c'est aussi ce qui fait espérer. Et je pense que de cela nous avons tous fait, un jour ou l'autre, l'expérience. Si quelqu'un est dans la détresse, c'est en l'aimant que l'on peut contribuer à lui redonner le courage de vivre; c'est en l'aimant que l'on peut contribuer à lui redonner le goût d'aimer. L'espérance, c'est un peu comme un feu que Jésus est venu apporter, un jour, sur notre terre. Nous nous croyons aimés d'un Dieu aux yeux duquel chacun et chacune a un prix inégalé; aimés d'un Dieu qui désire que chacun de ses enfants expérimente l'amour, en aimant et en étant aimé; aimés d'un Dieu qui, le premier, espère en l'homme. Le Dieu qui nous donne d'espérer en lui, c'est celui qui commence par espérer en nous.
Nous célébrons l"eucharistie. De dimanche en dimanche, de jour en jour, elle nourrit l'espérance des chrétiens, et par eux, l'espérance des hommes. Ce n'est pas pour rien qu'au coeur de chaque messe, en réponse à l'invitation de Jésus de « faire cela en mémoire de lui », nous reprenons un chant d'espérance : « Nous rappelons ta mort, Seigneur ressuscité, et nous attendons que tu viennes. »
Cardinal Louis-Marie Billé
Louis-Marie Billé, († 2002) fut consacré évèque de Laval en 1984.
Nommé archevêque de Lyon et primat des Gaules, il fut créé cardinal en en 2001.
« Au fil des jours »
Magnificat juin 2008
