Rallumez le feu !
Vivre l'Évangile

Octobre 2007

Guy Gilbert

 

Extraits...

Quel est notre chemin de croix ?

 

Une souffrance pour aller plus loin

Les soldats conduisirent Jésus dans l'intérieur de la cour, c'est-à-dire dans le prétoire, et ils assemblèrent toute la cohorte.

Ils le revêtirent de pourpre, et posèrent sur sa tête une couronne d'épines, qu'ils avaient tressés.

Puis ils se mirent à le saluer : Salut, roi des Juifs !

Et ils lui frappaient la tête avec un roseau, crachaient sur lui et, fléchissant les genoux, ils se prosternaient devant lui.

Après s'être ainsi moqués de lui, ils lui ôtèrent le pourpre, lui remirent ses vêtements, et l'emmenèrent pour le crucifier.

Ils forcèrent à porter la croix de Jésus un passant qui revenait des champs, Simon de Cyrène, père d'Alexandre et de Rufus;

et ils conduisirent Jésus au lieu nommé Golgotha, ce qui signifie lieu du crâne.

Ils lui donnèrent à boire du vin mêlé de myrrhe, mais il ne le pris pas.

Ils le crucifièrent et se partagèrent ses vêtements en tirant au sort pour savoir ce que chacun aurait.

Marc XV, 16-25

 

Qu'est-ce qui manque à la souffrance du Chrits ? La nôtre. Dieu nous aime et c'est par la passion que nous connaissons son amour. Faisons ensemble ce chemin de croix.
Un chrétien doit trouver dans la souffrance et l'épreuve des motifs d'aller plus loin. Car la croix est l'emblême du chrétien.
Certaines personnes, fort peu chrétiennes, me disent parfois : « C'est répugnant que vous adoriez un dieu sur une croix, un mec torturé qui a achevé sa vie dans d'atroces souffrances ! »
Je leur réponds que cette croix sublime me donne chaque jour la force de me dépasser. Que cette lumière de la résurrection au bout de la croix m'appelle vingt-quatre heures sur vingt-quatre à tout donner. Que nous courrons vers cette lumière, et que ce chemin de croix nous y aide.
Un jour, je me baignais dans une piscine avec un de mes loubards super-baraqué, quand j'aperçus, tatouée sur son dos, une magnifique page de l'Évangile. Autour d'une croix qui couvrait entièrement son dos, on pouvait lire : « Il a souffert avant moi. » Je ne lui en ai jamais parlé car je connaissais son parcours du combattant. Je l'avais suivi de prison en prison.
À travers celle qu'il avait vécue, il avait appris qu'aucune souffrance n'est inutile, que Dieu est amour, qu'au bout de la croix, la lumière éblouissante du Christ apparaît.
Bertrand Picard, qui réalisa le premier tour du monde en montgolfière sans escale, a écrit dans la relation de son aventure : « L'atterrissage a permis de terminer la croix entre le ciel et la mer et la terre à l'horizontale. » C'était joliment dit. Il a ajouté : « J'aime l'image du ballon poussé par les vents, remettant l'homme à sa juste place à l'intérieur de la nature. »
Comme ce ballon, la croix nous montre que notre nature est tissée de souffrance et de joie. Mais il ne faut pas laisser faire la souffrance. Il faut la prendre en main, l'accompagner, la porter et la transcender.

 

Première station : Jésus est condamné à mort

Il avait tout donné, tout offert. « Bienheureux les pauvres, les exclus, les oubliés, les rejetés de la terre parce qu'ils seront les premiers dans le Royaume de Dieu. » J'ai aimé que Nicolas Sarkozy ait invité deux mille victimes pour sa garden party à l'Élysée le 14 juillet. Enfin, les éternels champions toute catégorie étaient remisés au placard.
Prions pour tous ceux et celles condamnés à mort dans le monde. Et qui attendent des jours, des mois, des années dans des cellules la piqûre ou la balle qui mettra fin à leur calvaire. Ils ont commis parfois des crimes horribles, bien sûr, mais attendre ainsi son supplice est inhumain. Je suis absolument contre la peine de mort. Le pire des criminels, quoi qu'il ait fait, est fils ou fille aimé(e) de Dieu.
Prions pour ceux et celles qui savent, à travers la maladie terrible qui les a frappés, que l'échéance est programmée dans le temps.
Prions spécialement pour les jeunes atteints du sida. Prions pour tous ceux et celles qui cherchent à arrêter ce virus et à guerir ceux qui sont condamnés. Rien de plus terrible que cette mort inéluctable quand on a vingt ans et qu'on apprend après avoir fait l'amour que ce moment merveilleux a signé irrévocablement la fin de sa vie.

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