Petit à petit j'ai pu me refaire une santé corporelle. Mais pour la tête, pour l'esprit, il n'y a pas de jogging.
C'est la foi qui m'a remis d'aplomb. Pas la foi intellectuelle des ecclésiastiques. Non. La foi du charbonnier.
C'est une foi de gosse qui m'est revenue. La foi que j'avais détectée, à onze ans, chez les curés d'Annecy.

Une foi qui te fais prononcer des prières dont tu aurais juré les avoir oubliées. Une foi qui te dit : « Mets-toi à genoux, imbécile et prie ! »  Et tu te mets à genoux, chez toi, humblement. Comme faisait mon père. Et tu pries.

«Je vis la nuit. Je vis (aussi) le jour. Toute la semaine, je me couche tard, mais le dimanche matin, je me lève tôt : je vais à la Messe (et j'aime ça).»
PLayboy , avril 1980

Thierry Ardisson
"Confessions d'un baby boomer"
Septembre 2005