Vivre le Carême - 2007

Comité Catholique contre la Faim
et pour le Developpement - CCFD

L'encyclique
POPULARUM PROGRESSIO
40 ans DEJA
Préparer Pâques - Partager

 

Elargir notre regard... jusqu'au pays de l'autre

Aujourd'hui beaucoup de gens autour de nous font l'expérience douleureuse de la précarité, du licenciement, de la recherche d'emploi... D'autres, tout en travaillant, ont du mal à se nourrir, à trouver un logement à un prix abordable. Et du coup, les organisations caricatives sont débordées par l'afflux des demandes... Et en même temps, on apprend que le CAC 40 s'envole, que les actionnaires reçoivent des dividendes de plus en plus fortes...

Ce que nous constatons chez nous, existe à une échelle amplifiée dans les pays en voie de développement. La dette sans cesse renouvelée, les règles émises par la Banque Mondiale, le FMI (le Fond Monétaire International), l'OMC (Organisation Mondiale du Commerce) continuent d'enfoncer ces pays dans la pauvreté.

Ainsi nous voyons une minorité de groupes et de gens s'enrichir tandis que les pauvres ne cessent de s'appauvrir. Les profits flambent, les pauvres trinquent, les inégalités se creusent, les violences se multiplient.

Humanistes et chrétiens pouvons-nous accepter une telle situation ?

On nous parle de nécéssaire croissance : oui mais pour qui et pour quoi faire ?
On veut nous faire croire que c'est l'Europe ou la Mondialisation qui sont la cause de tous nos maux. Est-ce si sûr ? Qui fait l'Europe d'aujourd'hui ? Qui crée la Mondialisation que nous subissons ? Pas des machines mais bien des êtres hmains qui imposent leur domination. La question est bien celle du pouvoir.
La mondialisation, au fond, ne véhicule ni sentiments ni dogmes moraux; elle n'a point de maître à penser ni d'Ecriture Sainte; elle s'invente, elle se découvre, elle accompli l'un des voeux les plus chers de l'homme : pouvoir investir, sans limite de temps et d'espace, sur l'instant, un autre point du globe. Elle peut réunir l'humanité, et dans ce sens, c'est une chance. Elle peut tomber entre les mains d'une poignée de démiurges sans foi ni loi. Sans la solidarité et la régulation des institutions politiques et morales, la mondialisation devient une machine à broyer les libertés, à standardiser les cultures, un véritable danger pour la démocratie.

Aussi, si nous nous réveillons, il est possible de sortir du fatalisme dans lequel on veut nous enfermer, de rompre avec des logiques qui, chaque jour, prouvent leur nocivité pour l'ensemble des habitants de notre planète au point de menacer son fragile équilibre.
Pour cela, il faut nous convertir à d'autres logiques : celles que nous propose, entre autres, le christianisme et que le CCFD nous appelle à mettre en pratique tout particulièrement en ce temps de Carême 2007 :

Prendre le chemin de Pâques en prenant résolument celui de la solidarité et du développement intégral : de tout l'homme et de tous les hommes. C'est celui qu'il y a déjà 40 ans, le Pape Paul VI avait invité à emprunter dans son encyclique : Popularum Progressio (Le Développement des Peuples) qu'il est bon de relire tant elle est d'actualité !

Quelques expressions significatives de ce message :
«Le fait majeur dont chacun doit prendre conscience est que la question sociale est devenue mondiale»
«Tout programme fait pour augmenter la production, n'a en définitive de raison d'être qu'au service de la personne. Il est là pour réduire les inégalités, combattre les discriminations, libérer l'homme de ses servitudes, le rendre capable d'être lui-même l'agent responsable de son mieux être matériel, de son progrès moral et de son épanouissement spirituel... Economie et Technique n'ont de sens que par l'homme qu'elles doivent servir.»
Et pour réaliser cela, il faut des institutions à la hauteur : «Nous espérons que les organisations multilatérales et internationales trouveront, par une réorganisation nécessaire, les voies qui permettront aux peuples encore sous-développés... de découvrir eux-mêmes, dans la fidélité à leur propre génie, les moyens de leurs progrès social et humain.»

On peut se demander après 40 ans :
Chrétiens qu'avons-nous fait, chacun là où il vit, agit, pour répondre à cet appel ? N'est-il pas temps de nous y mettre ?
Il est vrai que, devant la complixité de nos sociétés, de notre monde, nous pouvons nous sentir perdus, dépassés, voir impuissants, et du coup, la tentation est grande de baisser les bras ! Et pourtant il en va de notre avenir, de celui de nos enfants, du voisin immigré, de son pays, de notre planète !

Le CCFD nous ouvre des pistes d'action :

Pour changer les choses là-bas, il faut commencer par changer les choses ici : travailler ici au développement de tous !
Le Partenariat :
«Pour soutenir efficacement les populations du Sud, il ne faut pas les assister mais leur donner les moyens de s'aider eux-mêmes. Or pour cela, il faut d'abord les reconnaître égaux, comme capable de conduire eux-mêmes leur destin.»
Et concrètement :
«Vivre la solidarité au quotidien, voter, s'engager dans les transformations de la société...
* Accueillir le Partenaire qui viendra partager les projets de développement mis en oeuvre dans son pays
* Soutenir financièrement les actions menées par le CCFD
* Se motiver, se ressourcer, : et dans ce sens, il peut être bon de lire l'encyclique du pape Benoit XVI : Deus Caritas est (Dieu est Amour) «Une foi qui ne s'engage pas n'est pas une foi vivante, mais pour que cet engagement ne s'épuise pas et porte un fruit qui rende témoignage, il doit sans cesse se ressourcer au coeur de l'amour.»

Élection 2007

État d'urgence planétaire
Votons pour une France solidaire

À l'occasion des élections présidentielles et législatives, des associations de solidarité internationale, fortes de leur expérience et pour peser dans le débat politique, font des propositions pour construire un monde plus solidaire. Elle organisent la campagne État d'urgence planétaire, votons pour une France solidaire.
Le CCFD est partie prenante de cette action et s'attache à sensibiliser sur trois enjeux : les migrations, le commerce agricole international et l'aide publique au développement vers l'Afrique. Il propose des modalités pour soutenir cette campagne.
L'enjeu est de faire prendre en compte, dans les politiques de notre pays, des principes, des attitudes qui contribuent à l'avènement d'un monde plus solidaire.
Nous sommes invités au nom de nos convictions à nous engager dans le débat politique, avec une attention particulière aux pauvres, aux faibles, aux petits, à tous les "sans", dans le respect de l'adversaire.