Sur le bord de la rivière Piedra
je me suis assise et j'ai pleuré

Paulo Coelho

Extraits...

"J'aurais pu". Nous ne parviendrons jamais à comprendre le sens de cette phrase. Car, à chaque instant de notre vie, certaines choses, qui auraient pu arriver, finalement ne se sont pas produites. Il y a des instants magiques qui passent inaperçus et puis, tout d'un coup, la main du destin change notre univers.

Souvenez-vous que la sagesse des hommes est folie devant Dieu. Si nous écoutons l'enfant qui habite notre âme, nos yeux brilleront à nouveau. Si nous ne perdons pas le contact avec cet enfant, nous ne perdrons pas le contact avec la vie.

Dans la vie réelle, l'amour a besoin d'être possible. Même s'il n'est pas immédiatement payé de retour, il ne peut survivre que s'il y a un espoir - si lointain soit-il - de conquérir un jour la personne aimée. Tout le reste est pure fantaisie.

Le sage n'est sage que parce qu'il aime, et le sot n'est sot que parce qu'il prétend comprendre l'amour.

Je sais que l'amour est comme les barrages : si vous laissez une fissure par où s'infiltrer un filet d'eau, peu à peu celui-ci ronge les murs, et il arrive un moment où personne ne peut plus contrôler la force du courant. Si les murs s'effondrent, l'amour s'empare en maître de tout, il n'y a plus à se demander ce qui est possible et ce qui ne l'est pas, si l'on peut ou non garder à son côté l'être aimé... Aimer c'est perdre le contrôle.

Il m'a fallut payer le prix fort, pour obtenir le peu que j'ai, laisser de côté tant de choses que je désirais, me détourner de tant de chemins qui s'ouvraient devant moi. J'ai sacrifié mes rêves au nom d'un rêve plus élevé : la paix de l'esprit. Je ne veux pas renoncer à cette paix.

J'ai déjà lutté et vaincu mon coeur depuis bien longtemps. Je ne vais pas tomber amoureuse de l'impossible. Je connais mes limites et ma capacité de souffrance.

La Vierge comprend le mystère du don total. Et pour avoir aimer et souffert, elle nous a libéré de la douleur. De la même façon que Jésus nous a libéré du péché.

Un homme rencontre un ami qu'il connaît depuis longtemps et qui semble n'avoir jamais trouvé sa voie. "Il va falloir que je lui donne un peu d'argent", pense-t-il. Mais ce soir là, l'homme découvre que son ami est devenu riche et qu'il a décidé de rembourser toutes les dettes qu'il avait contractées au cours de ces années. quand on l'interroge sur sa réussite soudaine, il répond que, jusqu'à ces derniers jours, il "vivait l'Autre."

Mais qu'est-ce-que l'Autre lui demandait-on.
L'Autre est celui que l'on m'a appris à être, mais qui n'est pas moi. Il croit que les hommes doivent passer toute leur existence à réfléchir à la façon de gagner de l'argent s'ils ne veulent pas mourir de faim dans leur vieillesse. Tant ils réfléchissent, tant ils font de plans; qu'ils s'aperçoivent qu'ils sont vivants au moment où leurs jours sont sur le point de s'achever. Mais alors il est trop tard.

Je suis comme n'importe lequel d'entre nous s'il écoute son coeur. Quelqu'un qui s'émerveille devant le mystère de la vie, qui est ouvert aux miracles, se réjouit et s'enthousiasme de ses actes. Simplement, l'autre, par crainte d'être déçu, ne me laisse pas agir.

Mais la souffrance existe.....

- "Ce qui existe, ce sont les échecs. Personne n'y échappe. Ainsi vaut-il mieux perdre quelques combats en luttant pour ses rêves que d'être battu sans seulement savoir pour quoi on lutte."

Les Dieux jettent les dés, et libèrent l'amour de sa prison. Cette force qui peut créer ou détruire, tout dépend de la direction dans laquelle le vent soufflait au moment où il est sorti de son cachot.

L'univers nous aide toujours à nous battre pour nos rêves, si bêtes qu'ils puissent paraître. Parce que se sont nos rêves, et nous sommes seuls à savoir combien il nous a coûté de les rêver.

Aimer est comme une drogue. Au début tu as une sensation d'euphorie, d'abandon total. Le lendemain, tu en veux d'avantage. Ce n'est pas encore l'intoxication, mais tu as apprécié la sensation, et tu crois pouvoir en rester maître. Tu penses à l'être aimé pendant deux minutes et tu l'oublies trois heures durant.

"Mais, peu à peu, tu t'habitues à cet être, et tu en deviens complètement dépendant. Alors, tu penses à lui trois heures durant et tu l'oublies pendant deux minutes. S'il n'est pas à proximité, tu éprouves la même sensation que les drogués quand ils sont en manque. Et de même que les drogués volent et s'humilient pour se procurer ce dont ils ont besoin, tu es prêt à faire n'importe quoi pour l'amour."

Je pressentais déjà les orages que les vents de l'amour apportent avec eux. Je commençais à remarquer une lézarde dans le mur du barrage.

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