Qu'ils soient un, pour que le monde croie.
À la veille de sa mort, le Christ dépose un feu dans la conscience de l'Église. Il prie : Qu'ils soient un [...] pour que les hommes croient (Jn 17, 21). Pour le Christ, l'unité n'est pas un but en soi, elle n'est pas pour être mieux ensemble ou plus forts, elle est pour les hommes, pour rendre crédible la communauté chrétienne.
L'unité, l' œcuménicité de l' Église, c'est du feu. Oui, pour la crédibilité de l' Église, il est essentiel que notre unité redevienne toujours à nouveau visible aux yeux de tous. Elle suppose beaucoup d'imagination, de créativité, puisqu'elle se voit dans des signes d'Église.
Frère Roger Shutz
Frère Roger, († 2005) a fondé la
Communauté
œcuménique de taizé en 1940
Qu'ils soient un
L'unité de l'Église dans le Christ est celle que l'Apôtre définit ainsi : Un seul pain, un seul corps, voilà ce que nous sommes tous ensemble (1 Co 10, 17). Oui, l'unité de l' Église dans le Christ est telle que partout sur la surface de la terre est unique le pain du corps du Christ, unique le calice de son sang. De même qu'est unique la divinité du Verbe de Dieu qui remplit l'univers entier, de même, alors que ce corps est consacré en des lieux divers et, souvent, il n'y a pourtant pas plusieurs corps du Christ, mais un seul corps. Et, de même que ce pain et ce vin sont vraiment changés au corps et au sang du Christ, ainsi que tous ceux qui, dans l'Église, les reçoivent dignement deviennent en vérité l'unique corps du Seigneur, comme l'assure Jésus lui-même, quand il dit : Celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi et moi en lui (Jn 6, 56)
S. Pierre Damien
Saint Pierre damien († 1072)
fut hermite puis évèque d'ostie
Seigneur, ouvre notre coeur
L'Église manque à sa mission chaque fois que l'esprit de parti la divise, chaque fois que ses membres succombent à la tentation de chercher leur propre gloire au lieu de chercher la seule gloire du Christ. Les dissensions intestines de l'Église déchirent le corps du Christ; mais elles sont de plus une pierre d'achoppement, une occasion de chute pour le monde qui la regarde vivre.
Dieu l'a voulu ainsi. Il lui plaît que sa force éclate dans la faiblesse. C'est dans nos pauvres mains humaines qu'il a placé le flambeau de la foi, afin qu'il fut bien clair aux yeux de tous que le salut ne vient pas de nous, mais de lui. Ce corps de l'Église, divisé, souillé, meurtri, solidaire au cours de vingt siècles de tant de crimes, c'est néanmoins son corps, le corps du Seigneur de gloire, le corps pour la vie duquel il s'est laissé crucifié. Qui donc, sachant cela, osera désavouer l'Église ou se séparer d'elle ? Et cette Église malade et meurtrie, c'est aussi l'Église glorieuse et triomphante qui régnera avec lui dans l'éternité !
Suzanne de Dietrich
Suzanne de Dietrich († 1981) première femme
ingénieur
en
France, se
consacre à l'étude de la Bible, à
l'Institut œcuménique de Bossey, en Suisse.