La lettre de la Pastorale Santé
Vieillir : tous concernés
Le grand vieillissement devient une question majeur pour nos sociétés occidentales. Dans chacune de nos familles, c'est d'abord un prénom, un nom, un visage, une histoire, des relations... C'est souvent, aussi, des blessures, la solitude, le mal de vivre...
Que nous soyons prêtre, diacre, religieux, laïc, et quel que soit notre âge, nous sommes tous concernés.
Il est essentiel d'y réfléchir pour soi-même, d'oser et de pouvoir en parler avec son entourage.
C'est aussi une question de solidarité pour que chacun vive en enfant de Dieu, jusqu'au bout.
Alors ensemble, trouvons les voies de l'amour, de l'espérance et de la foi pour nos aînés et pour nous-mêmes.
Vieillir : cela se prépare !
par l'équipe diocésaine de la Pastorale Santé
Quelles sont les aides qui sont proposées aux personnes âgées dépendantes ?
la plupart des personnes âgées souhaitent rester à leur domicile : différents services peuvent leur venir en aide :
- les services de soins infirmiers (SSIAD) pour l'aide à la toilette des personnes très dépendantes;
- les services d'aide à domicile pour les activités de la vie quotidiennes;
- le portage de repas;
- la téléassistance;
- l'aide à l'amélioration de l'habitat, par exemple aménager une salle de bains adaptée à la dépendance etc...
Etant donné l'accroissement du nombre de personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer ou démences apparentées, plusieurs lieux d'accueil de jour leur sont proposés sur le département, ainsi que des réunions d'information et de soutien pour les familles.
Pendant cette expérience de 10 ans, qu'avez-vous perçu de la vie et des sentiments des personnes âgées ?
Il est vrai que je les ai très souvent entendu s'exprimer avec lassitude : « C'est dur de vieillir, vous savez » ou bien cette question lancinante : «Vivre, à quoi cela sert encore ?»
Je pense qu'il faut s'interroger sur la teneur de ce discours. Ne cache-t-il pas en réalité une demande d'amour et de reconnaissance ? Comment aider la personne âgée à garder le goût de vivre, à donner sens à sa vie ? Il est vrai que j'ai aussi rencontré des personnes âgées rayonnantes, passifiées par une vie bien remplie. Les raisons qui les motivent à ne pas lâcher prise, parfois perceptibles, parfois mystérieuses, m'ont toujours interrogée et encouragée.
« Suffirait-il donc d'aimer pour que la vie et la vieillesse est un sens ? »
Comment réussir cette étape qu'est la vieillesse, très importante puisque c'est la dernière avant la mort et que par conséquent, il ne faut pas la manquer.
Pouvez-vous nous faire partager le fruit de votre recherche et de votre expérience ?
Tout d'abord je voudrais dire que je me suis interrogée avec beaucoup d"humilité, car peut-on prétendre connaître la vieillesse quand on n'a pas soi-même traversé cette étape de la vie ?
Le rôle et le ressenti de la famille, quand le parent devient dépendant, sont prépondérants. En effet, les comportements, l'acceptation, la relation renforcée dans l'amour ou maintenue dans la plainte ont un impact sur le « bien vieillir » ou le « mal vieillir » de la personne âgée, mais également sur le «bien-être» ou le «mal-être» des proches.
Le regard des autres est également important; il est forgé dans les représentations sociales, c'est-à-dire dans le deni culturel du vieillissement et de la mort.
Certaines personnes ont la capacité de rebondir, de survivre aux traumatismes et aux deuils (c'est la résilience). Elles éprouvent même le besoin de venir en aide aux autres; elles ont le sentiment d'avoir encore une mission à remplir en ce monde. Je termine en posant cette question : « Suffirait-il donc d'aimer pour que la vie et la vieillesse est un sens ? »
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