Même si j'étais parfois en désaccord avec lui, comme beaucoup, j'ai été touché par l'agonie du pape. Je n'ai pas été choqué par le fait que cette agonie soit montrée ou qu'il ait refusé de démissionné. Au contraire, je trouve que Jean-Paul II a fait preuve d'un grand courage dans la souffrance. J'étais ému de voir combien il se faisait violence pour aller donner sa bénédiction san pouvoir parler. Contrairement à ce que certains ont pu dire ou penser, on sait qu'il est resté jusqu'au bout d'une extrême lucidité.
Je ne dirai pas maintenant, contrairement à de nombreux catholiques et même non-catholiques, que sa mort m'ait attristé. Sans doute parce que j'ai toujours cru en une vie nouvelle en Dieu après la mort, je n'ai jamais ressenti de véritable tristesse lors de la mort de mes proches , y compris celle de Mlle Coutaz qui a été mon assistante pendant trente-huit ans sans jamais aucun trouble entre nous.
Enfant, à l'occasion d'un décès, s'est imposée à moi une image curieuse : je voyais l'intérieur de la grosse armoire du salon, avec les draps bien rangés et pliès à l'intérieur. Tout est en ordre. La mort c'est dans l'ordre des choses. Hormis face aux décès épouvantables qui se font dans d'atroces souffrances - ce qui me scandalise, c'est la souffrance et non la mort -, je ressens toujours une grande sérénité face à la mort.
C'est donc ce que j'ai ressenti au décès de Jean-Paul II. Ce fut un grand pape qui a accompli une oeuvre immense. Même, encore une fois, si je ne partageais pas toutes ses prises de position, sur des questions notamment comme celle du préservatif, comdamnation particulièrement grave pour la réalité africaine, j'avais une réelle admiration pour son humanisme, sa foi, son total dévouement à l'Église.
Jésus avait-il une relation charnelle avec
Marie-Madeleine?
Le succès planétaire du roman Da Vinci Code a remis à la mode la thèse du mariage de Jésus etde Marie-Madeleine. À ce qu'on m'a dit, cette thèse scandaliserait de nombreux chrétiens et en troublerait d'autres. J'avoue à titre personnel qu'une telle hypothèse -qui ne repose sur rien de concret, mais qu'on est en droit de formuler- ne trouble nullement ma foi. Ma foi se nourrit de la prière et des Évangiles, et rien ne m'incite à croire que Jésus ait été marié ou ait entrenu une relation charnelle avec une femme.
Cela étant, je ne vois ausun argument théologique majeur qui interdirait à Jésus, le Verbe incarné, de connaître une expérience sexuelle. Je suis même convaincu que, ayant voulu épouser pleinement la nature humaine, il a vécu l'expérience du désir sexuel que connaît tout homme. A-t-il voulu satisfaire ce désir ? Si oui, il l'a nécessairement vécu dans un amour partagé, et Marie de Magdala semble avoir été la femme la plus proche de lui hormis sa mère. Mais il a très bien pu aussi ne pas satisfaire ce désir, ce qui ne l'a pas emêché d'être pleinement homme.
Autrement dit, je m'élève contre ceux qui affirment qu'il est impossible que Jésus ait eu des relations sexuelles au nom de sa divinité. Mais je m'élève tout autant contre ceux qui affirment qu'il a nécessairement eu un rapport charnel avec une femme de par son humanité. Il me semble que Dieu incarné peut connaître le plaisir charnel, comme en éprouver le désir, sans y céder. Et, dans les deux cas de figure, je crois que cela ne change rien à l'essentiel de la foi chrétienne.