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■   Les gestes de la prière   ■


Encenser

 

L'encens est une résine odorante comme celle que les mages apportèrent à Jésus en hommage à sa royauté. Son parfum puissant servait à manifester, dans l'antiquité, la révérence due aux empereurs et aux dieux. Pour ces derniers, l'encens servait également d'offrande.

Les chrétiens ont conservé l'usage de l'encens dans la liturgie. La plus part du temps, l'utilisation de l'encens est une marque de respect envers les objets et les personnes que l'on encense, respect qui est en rapport avec la présence du Christ. L'élévation de la fumée de l'encens a aussi gardé son aspect de métaphore spirituelle, telle que le chante le psaume 140 : Que ma prière devant toi s'élève comme un encens...


La présence du Christ

La constitution sur la liturgie (Sacrosanctum concilium, n°7) rappelle les quatre modes de présence du Christ dans les actions liturgiques. Le Christ est là présent dans l'assemblée, Corps du Christ, qui célèbre, dans le ministre qui préside en la personne du Christ, dans la parole puisque c'est lui qui parle quand on lit l'Écriture dans l'assemblée, et enfin, au plus haut point, dans les espèces eucharistiques. Ce rappel nous indique pourquoi on encense l'évangéliaire, le ministre, les dons de l'assemblée.


Ce qui renvoie au Christ

On a l'habitude d'encenser d'autres objets qui nous renvoient au mystère pascal : la croix, qui nous redit la source de notre salut, croix que nous vénérons le Vendredi saint; l'autel, qui nous rappelle le tombeau qui a reçu l'offrande consommée du Christ, tombeau auprès duquel nous nous tenons le Samedi saint; le cierge pascal, qui dit la victoire du Christ, cierge dont nous suivons la lumière dans la grande vigile de Pâques et que nous honorons pendant le temps pascal.
La liturgie orientale encense les icônes parce qu'elles disent la présence de ceux qui y sont représentés. C'est donc au Christ, source de toute sainteté, que l'encens s'adresse en premier lieu.


La liturgie des funérailles

De même que, tout au long de sa vie, le chrétien a été encensé pendant la célébration eucharistique, de même le jour de ses funérailles, l'Église l'honore en encensant son corps. La foi en la résurrection des corps rend ce geste très puissant. Devant la mort inexorable, ce geste affirme que la vie est la plus forte. Il s'agit à ce moment là d'un véritable acte de foi, qui a son origine dans le baptême de celui qui vient de quitter notre monde. Il a été plongé dans la mort et la résurrection du Seigneur, et il est appelé à partager sa gloire, en son corps, comme chacun de ceux qui l'accompagnent dans sa dernière demeure.


L'offrande de la prière

Dans l'esprit du psaume 140, on peut parfois, au début de la prière, élever une vasque d'encens qui symbolise la prière montant à l'heure de " l'offrande du soir ". L'offrande du soir peut être comprise comme une référence au seul véritable sacrifice du soir, celui du Christ à l'heure de la croix.
C'est aussi en référence au salut que l'encens monte au moment du Magnificat qui est, par excellence, le chant des sauvés.
Ainsi l'encens exhale un parfum de salut.


■ Bernadette Mélois

 

               

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