Le signe de la croix est sans aucun doute le geste le plus souvent employé dans la liturgie comme dans la pièté chrétienne. Ce geste est fait sur notre corps en des circonstances variées mais aussi sur des objets dont la valeur symbolique a plus ou moins d'importance.
Un signe
Le signe est un élément qui fait écho à une réalité avec laquelle il est lié. Le signe de la croix renvoie le chrétien à l'acte sauveur du Christ, lui qui endura une croix, dont il méprisa l'infamie, et qui est assis désormais à la droite du trône de Dieu (HE 12, 2, BJ). Ce geste, par sa forme même, fait mémoire de la croix par laquelle Jésus sauve tous les hommes et leur ouvre les portes de la vie.
L'entrée dans la vie nouvelle se fait par le baptême. Or le premier geste effectué sur le catéchumène est le signe de la croix. aussi, faire le signe de la croix, c'est implicitement faire mémoire de son baptême.
Le baptême est aussi l'entrée dans la vie trinitaire , et le signe de la croix fait au «nom du Père, et du Fils e du Saint-Esprit», déploie en un seul geste toutes les dimensions de la foi chrétienne. L'amour de Dieu révélé en Jésus nous sauve dans le mystère de la croix du Christ et fait de nous, en Jésus Christ, des enfants du Père par la grâce de l'Esprit.
Un geste
Le signe de la croix a bien valeur de signe et la charge symbolique dont il est investi appelle de la part des chrétiens une attention renouvélée quant à la manière de le faire. La Vierge Marie disait à Bernadette de Lourdes : « Lorsque vous faites le signe de la croix, faites-le long, large et lent», manifestant ainsi la valeur de ce beau geste.
Tout chrétien a maintes fois l'occasion de faire le signe de la croix. Le Catéchisme de l'Èglise catholique dit : «Le chrétien commence sa journée, ses prières et se actions par le signe de la croix» (n°2157). Il le fait soit sur son coeur, soit plus largement sur sa poitrine.
la liturgie commence toujours par le signe de la croix qui marque toute la personne, mais, au moment de la proclamation de l'Évangile, on se signe sur le front, sur les lèvres et le coeur. Au baptème, on marque de la croix le front du catéchumène. De même pour la confirmation, l'évèque, avec le saint chrème, marque d'une croix le front du confirmand. Pour les ordinations, la même onction marque les mains des ordinands. Au cours de la prière eucharistique, le prêtre fait le signe de la croix sur le pain et sur le vin tout en disant l'épiclèse. dans le sacrement du pardon et de la réconciliation, le signe de la croix accompagne la formule de l'absolution.
À chaque fois, ces signes nous rappellent la grâce primordiale de notre baptème. Soit ils la renouvellent, soit ils la déploient afin que nous soyons davantage conformés au Christ. Dans la prière eucharistique, le signe de la croix intervient au moment où se réalise le sacrement né de la croix pour le salut du monde.
Redécouvrir la force de ce geste, c'est réaffirmer notre appartenance au Christ qui donne la vie et choisir de le suivre à nouveau chaque matin.
■ Bernadette Mélois


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