L'imposition des mains est un geste qui puise ses racines dans la tradition apostolique. Les Actes des Apôtres mentionnent ce geste à plusieurs reprises. On voit, Pierre imposer les mains aux Samaritains pour qu'ils reçoivent l'Esprit Saint (Ac 8, 17); on voit Ananie imposer les mains à Saul pour qu'il recouvre la vue et soit rempli de l'Esprit Saint (Ac 9, 17); on voit certains membre de l'Église d'antioche, sous la motion de l'Esprit Saint, imposer les mains à Paul et à Barnabé en vue de la mission à laquelle ils sont appelés (Ac 13, 3).
Tous ces gestes d'imposition des mains ont un point commun : la présence de l'Esprit Saint. Il s'agit de manifester la communication d'un don de l'Esprit, dont le sens est donné par la parole qui accompagne le geste. Le don de l'Esprit est nécessaire aux Samaritains pour que s'épanouisse la grâce de leur baptême. Il est nécessaire à Saul pour sa guérison et son engagement irréversible à la suite du Christ. Il est nécessaire à Paul et Barnabé pour la réalisation de l'oeuvre de Dieu.
Dans la liturgie
La liturgie a conservé l'imposition des mains, geste à la fois simple et chargé d'une grande force symbolique. Tous les sacrements comportent ce geste. Il est
« facultatif pour le baptême, mais obligatoire pour la confirmation, pour l'épiclèse eucharistique, pour les ordinations, pour la pénitence, pour l'onction des malades*». Le geste ne prend pas tout à fait la même forme et ne s'accomplit pas de la même manière selon le sacrement. L'imposition est faite en silence ou bien elle s'accompagne de paroles.
L'imposition en silence
L'exemple le plus significatif de l'imposition des mains en silence est celui des ordinations. Accomplir ce geste sans aucune parole, ni chant ni musique, manifeste avec puissance que l'oeuvre qui est en train de s'accomplir est celle de Dieu. Il en va de même pour les catéchumènes au cours des trois scrutins qui précèdent leur baptême, et pour les malades lorsqu'ils reçoivent le sacrement.
Il y a à la fois un contact physique qui s'établlit entre les personnes et l'expérience d'un don qui vient d'en haut, don qui est ensuite explicité par la prière.
L'imposition et la parole
L'autre forme de l'imposition se fait mains étendues et s'accompagne de paroles. C'est le cas de tous les autres sacrements : l'eucharistie, la confirmation, la réconciliation, le mariage. La prière qui accompagne ce geste est toujours un appel à l'Esprit Saint : dans la prière eucharistique, pour qu'il fasse, du pain et du vin, le corps et le sang du Christ; dans la confirmation, pour qu'il réalise en plénitude la grâce du baptême; dans le sacrement de réconciliation, pour qu'il accomplisse la rémission des péchés; dans le mariage, pour qu'il répande sa charité dans le coeur des époux.
L'imposition des mains est un geste de bénédiction, dans lequel l'Église reçoit le don de Dieu, l'Esprit Saint, pour accomplir sa mission dans le monde.
■ Bernadette Mélois
* Dictionnaire encyclopédique de la liturgie, t. 1, article "Gestes", éd. Brepols, 2003


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