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■   Les gestes de la prière   ■

 

On dit de certains animaux qu'il ne leur manque que la parole. Si la parole, expression articulée d'une pensée raisonnable, est propre à l'homme, il n'en reste pas moins vrai que le geste est son premier langage. Les mots n'expriment jamais seuls la pensée et les gestes suppléent souvent aux insuffisances du langage. Langage qui d'ailleurs réunit facilement les hommes qui ne parlent pas la même langue. Il y a une continuité entre le geste et la parole, qui l'un et l'autre impliquent le corps à la mesure de volonté d'expression.


Un corps en prière

L'Èglise en prière est un corps vivant qui s'exprime, non seulement à travers des formules de prière, mais aussi par des gestes. C'est l'homme tout entier qui est engagé dans sa relation avec Dieu. Dieu n'a pas dédaigné de prendre corps en Jésus pour pouvoir poser les gestes qui sauvent l'humanité. Les gestes du Christ sont médiateurs de sa grâce, c'est-à-dire qu'ils font participer l'homme à la vie même de Dieu. C'est pourquoi les gestes ordinaires de l'Èglise - Corps du Christ - en prière reçoivent une signification transcendante. Et la prière assume les gestes fondamentaux communs à toute l'humanité.
La sagesse rabbinique enseignait : «Si, pendant que tu étudies, tu fais mouvoir les membres de ton corps, le résultat de l'étude se conserve dans la mémoire, autrement il ne se conserve pas.» d'une certaine manière, il en va de même pour la liturgie. L'oeuvre que Dieu réalise dans la liturgie s'inscrit dans le corps du priant, par les gestes qu'il fait individuellement ou en communion avec ses semblables, et par les gestes accomplis sur lui. La mémoire croyante grandit et se développe à travers les gestes de la liturgie, qui, touchant tous les sens, atteignent le coeur de l'homme.


Des gestes communautaires

La liturgie est oeuvre de Dieu. Elle est aussi oeuvre des croyants pour Dieu, l'oeuvre du peuple rassemblé pour annoncer les nouvelles de celui qui [la] appelé des ténèbres à son admirable lumière (1 P 2, 9). La parole et le chant ne sont pas les seuls éléments nécessaires à cette proclamation. Les gestes ont une importance capitale. Ils sont le moyen de communication de la grâce de Dieu au sein même de la communauté rassemblée, et ce sont les sacrements, mais ils sont également le mode d'expression de cette communauté qui se tourne vers Dieu.


Des gestes humains

Les gestes de la liturgie sont de simples gestes qui prennent au coeur de la prière un sens particulier. Certains appartiennent en propre au célébrant, d'autres concernent toute l'assemblée. Les grandes attitudes -à genoux, debout, assis- ont déjà été étudiés dans magnificat. Dans les articles qui accompagneront cette année, nous regarderons le signe de la croix, le lavement des pieds, mais aussi ce que veut dire se frapper la poitrine, s'incliner, vénèrer, marcher en procession, etc.

La liturgie nous prend tout entier corps et âme, elle donne à voir, à sentir, à goûter, elle se dit dans les gestes et la parole.

■ Bernadette Mélois

 

               

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